A man with a serious expression stands in front of a mirror in a dimly lit room.

De l’agressivité et de la colère

La colère ou l’agressivité voire la haine sont des sentiments centraux en psychothérapie, cependant, ils ne sont pas autant évoqués que la tristesse ou l’angoisse.

Cet article précisera en quoi accueillir l’agressivité a son importance dans le cadre de l’accompagnement thérapeutique ainsi qu’en quoi la réfréner entraîne des conséquences pénibles.  

agressivité et colère d'un enfant

Renoncer à l’agressivité est à la base de l’éducation : l’enfant doit apprendre à renoncer à la décharge immédiate de sa colère sous peine d’être sanctionné ou de subir le rejet de ses proches.

L’article n’a cependant pas pour dessein de légitimer l’ensemble des manifestations d’agressivité : la violence n’est pas tolérable, l’agressivité ne peut être systématiquement la solution aux difficultés et peut créer une posture de persécuteur voire de tyran en imposant son autorité par la crainte.

Nonobstant, à l’excès, refouler son agressivité est malsain et pathogène selon S. Freud (L’abrégé de psychanalyse).

Lorsqu’elle est manifestée, elle est condamnée par l’entourage : « ce n’est pas bien », « tu te calmes tout de suite », « tu es méchant quand tu te mets en colère », etc…

L’enfant et ultérieurement l’adulte intériorise donc cet impératif inconscient de ne pas s’énerver.  

Cependant, comme l’énonçait justement B. Pascal : « Qui veut l’ange fait la bête », en voulant se conformer à une image idéale tout en refoulant simultanément sa colère, le sujet se sépare d’une partie de sa psyché qui deviendra ce qui est nommé communément la « part d’ombre » pour reprendre le terme de C.-G. Jung.

A trop contenir sa colère, on risque de voir le barrage céder.

Cette agressivité refoulée causera des troubles si le patient n’en prend pas conscience : au niveau du corps (dans les troubles de la conduite alimentaire ou les scarifications), de la pensée (les pensées dévalorisantes, les obsessions et les sentiments de culpabilité) ou dans les troubles de l’humeur mais principalement dans la dépression et dans les envies suicidaires.

Femme exprimant sa colère de manière disproportionnée

La juste colère

Cependant, une psychothérapie par un accueil bienveillant permet de prendre conscience que la colère peut être saine voire juste : « La colère est un bon serviteur mais un mauvais maître ».

La colère est en effet une manière légitime de s’indigner lorsqu’un individu est confronté à une expérience d’injustice : licenciement, harcèlement, etc…

La psychothérapie encourage justement le patient à canaliser, à sublimer cette tendance comme dans le sport ou le travail. L’agressivité peut mener à la réparation lorsqu’elle est regrettée en remboursant un vase cassé par exemple.

Elle peut aussi conduire vers la sollicitude si le renoncement est proportionné.  

Match de boxe: le sport permet de sublimer son agressivité

L’accompagnement invite principalement au patient non à renoncer totalement mais partiellement à sa colère, à accueillir son agressivité sans la condamner tout en lui faisant prendre conscience qu’elle n’est pas nécessairement destructrice, à substituer l’agressivité en acte par la parole évoquant ce trait d’esprit de S. Freud : « Celui qui a jeté une insulte plutôt qu’une pierre est le véritable fondateur de la civilisation ».  

Conclusion

Une psychothérapie peut aider le patient à passer du refoulement au renoncement partiel de l’agressivité sans la condamner, ni tolérer des passages à l’acte transgressifs. La colère est légitime lorsque le sujet est confronté à l’adversité et l’agressivité a une fonction adaptative même si elle n’est pas l’unique manière de résoudre les conflits et les difficultés.    

Pour conclure, comme le disait Terminator : « La colère est plus utile que la résignation »

Femme manifestant une colère froide, renonçant partiellement à son agressivité

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